Sillage tome 8

Toujours Sillage, cette fois-ci avec un tome 8 dont le titre annonce la couleur : Nävis va faire dans cet épisode un énorme progrès dans sa quête...
Résumé :
C'est un jour de tristesse à Sillage : Mackel-Loos, qui était le précepteur de Nävis entre autres fonctions, vient de mourir après une vie bien remplie. Lors de l'hommage solennel des personnalités les plus en vue de Sillage, Nävis apparaît désemparée : seule de son espèce à bord du convoi, Mackel-Loos était l'un de ses premiers amis, et celui qui lui a enseigné tout ce qu'elle sait à présent. Dans sa tristesse, à cause de sa solitude, elle prend la décision de désobéir à un ordre direct du Magister de Sillage et de se rendre dans un système contrôlé par une civilisation hostile : à ce qu'il semble, on y trouve des êtres humains... Elle espère ainsi ne plus être seule, et retrouver une espèce qu'elle idéalise en comparaison de la corruption rencontrée dans Sillage. L'espèce humaine est-elle cependant conforme à ce qu'elle espère ?
Il s'agit à nouveau d'un album très noir. L'impression bucolique laissée par la petite colonie humaine, qui semble à première vue être une véritable communauté de hippies vivant dans un vaisseau spatial accidenté, se dissipe assez vite avec le massacre des occupants d'un autre vaisseau spatial. Cette fois-ci, Nävis est confrontée à la destruction de tout ce qu'elle croyait quant à sa propre espèce. Elle qui pensait que les êtres humains étaient comme elle, voilà qu'elle se rend compte que certains d'entre eux se complaisent dans la sauvagerie - tout comme les pires occupants de Sillage. L'atterrissage est donc rude pour l'amazone spatiale et, si ses congénères découverts sur cette planète sont sauvés à la fin, on se doute qu'elle n'essaiera pas de s'intégrer à leur colonie - et l'on peut même se demander si elle tentera de garder le contact avec eux.

Après quelques indices montrant que notre espèce, dans ce futur imaginé pour les besoins de la série, n'a pas beaucoup évolué par rapport à notre époque actuelle, on découvre ici une vision encore plus pessimiste. Cet album nous montre une fois de plus qu'entre l'humain et la bête, la frontière est ténue et même poreuse. Et cette fois-ci, ce n'est pas grâce à un jeu de miroirs impliquant des extraterrestres plus ou moins anthropomorphes... Une découverte cruelle pour Nävis, qui va pourtant, c'est paradoxal, sortir de cette histoire dans un meilleur état que l'on aurait pu le penser. En effet, la dernière image - assez belle - nous la montre versant une larme sur la tombe de son précepteur : fait-elle ainsi des adieux à ses illusions quant à la nature humaine ? Voilà qui nous montrerait à quel point le titre de cet album est bien choisi...

(Article planifié le 21 Septembre.)

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